Dimanche (31/12/06)
Entrez dehors, sortez dedans
Le vieux connard face à moi signe enfin le bon de commande. Je lui sors mon faux sourire de vendeur. Je lui ai mis la peinture métal, les jantes alus, et ai complété avec les sièges cuirs. Il était venu pour un véhicule simple entrée de gamme, je lui ai refilé le haut de gamme avec un gros moteur. Il semble content, n'est-ce pas l'important ? Son air de satisfaction me fait pas oublier que c'est un sale con de client, et que je redoute surtout de lui ressembler dans quelques décennies. Un dernier papier et je reprends sa vieille BX. Ben oui monsieur, votre vieille merde va directement partir à la casse. J'ai jamais pu blérer cette bagnole.
Ecrit par , à 15:18 dans la rubrique "Vie de Pix".
Lundi (03/07/06)
Célia ou l'A86
Je lui avais demandé de m'accompagner, juste comme ça, juste par sécurité, de peur d'etre possédé. Même si ma démarche n'avait à la base aucun rapport avec elle, j'avais vite compris qu'elle pouvait en prendre le chemin trop rapidement. Il faut dire que je n'étais ici pas chez moi. C'était ses terres, il s'agissait de sa vie. Et quand on s'aventure en des terres ennemies, il faut mieux être bien armé et avoir une bonne complicité.
Ecrit par Pix, à 21:47 dans la rubrique "Vie de Pix".
Mercredi (14/06/06)
Taxi driver
J'arrête la voiture sur le bord de la route en dessous des arbres. J'abaisse les vitres, le vent est chaud. Je coupe le moteur, souffle deux secondes. Je sors de la voiture, fait quelques pas, sors de l'ombre, ferme les yeux et tend le visage vers le soleil. La chaleur, merveilleuse, me réchauffe le coeur.
Ecrit par Pix, à 22:28 dans la rubrique "Vie de Pix".
Lundi (12/06/06)
Du déguisement prolo d'une jeunesse perdu sans diversité culturelle
Je me sens perdu, je regarde autour de moi. Ce monde ne ressemble pas au mieux. En ai-je un au moins ? Je regarde plus attentivement. Pas de barres en bétons, pas de briques, pas de tours ? Il y a de la verdure, de jolies petites maisons, des vieilles pierres... l'ensemble de cet univers semble... Trop propre ?
Ecrit par WiPix, à 16:16 dans la rubrique "Vie de Pix".
Dimanche (21/05/06)
"Je ne suis pas jolie, je suis pire"
Il court, il accélère, évite d'autres personnes, change de direction. Il s'engage vers l'escalator, y voit le monde, choisit l'escalier. A chaque marche il remue, s'exécute de manière admirable et émouvante. Chacun de ses pas est un plaisir. Il s'engage sur les tapis roulant, accélère, dépasse les autres. Décidément, il est très pressé aujourd'hui, il bouscule même les gens, doucement. Il heurte une main, la vue de ce contact m'émeut. Il arrive juste à temps, l'alerte de fermeture des portes retentit. Le petit cul donne une impulsion et saute dans le métro. Il s'offre maintenant aux regards de ses voisins de métro, pour le plaisir de tous, surtout celui de ceux assis, dont maintenant je fais partis.
Ecrit par Pix, à 04:02 dans la rubrique "Vie de Pix".
Dimanche (23/04/06)
Hymme au doux béton
Le bruit des avions a remplacé celui de pas ou de scéances de baise de la voisine du dessus. La musique d'Indochine de la sonnerie du collège d'à côté ne me réveille plus. L'horizon est plus vaste mais débouche sur les horribles tours HLM au loin.
Ecrit par WiPix, à 00:19 dans la rubrique "Vie de Pix".
Mardi (18/04/06)
L'attaque du théâtreux
Je revis Lise un soir au détour d’une soirée. Comme trop souvent j'avais cédé à des amis qui avaient insistés pour que je sorte, pour que je les suive, pour que enfin je m’éclate. Je me demande pourquoi je dis amis. Il serait si simple de dire connaissances, casse-pieds ou même boulets, car je crois que réellement c’est ce dernier terme si peu élogieux qui qualifie si parfaitement de telles personnes.
Ecrit par WiPix, à 23:09 dans la rubrique "Vie de Pix".
Mardi (14/03/06)
"Les voitures sont faites pour rouler, pas pour s'arrêter..."
J'appuie sur l'accélérateur. Je suis bien, la vitesse est mon plaisir, conduire mon bonheur. Je ne verrais pas vie sans voiture. Pourtant ce que je finirais mieux mes fins de mois sans.La Laguna entre dans Poitiers, le compteur indique cent, je freine un peu, pas trop. Je fonce, toujours, au rythme de la musique qui fait vibrer les plastiques. Je dépasse une voiture, ligne blanche. Pas grave, me dis-je. Je prends les virages du centre à vive allure, j'arrive devant la gare, fonce dans le tunnel, la descente me détruit le dos. Si elle était à mes côtés, elle gueulerait. Elle aimerait la vitesse, mais s'énerverait contre moi, juste pour la santé. Car je dois pas conduire comme ça, "pas en ville".Pourtant, c'est pour elle, pour la rejoindre que je fonce...
Ecrit par Pix, à 01:37 dans la rubrique "Vie de Pix".
L'attaque de la Femme
J'avais attéri là plus par dépis que par choix. Le frigo était vide et j'avais soif d'oublier mon échec. Derrière moi, une salle entière dansait sur l'horrible musique. Devant moi, ma quatrième vodka se vidait doucement. J'oubliais, ou j'essayais, l'alcool m'empêchait de bien le savoir. C'est à ce moment-là qu'elle posa ses mains sur le bar et son cul sur le siège. D'un air dépité, je la regardais. Voir une personne de son âge ici me remontait le moral. Je n'étais pas le seul à m'être égaré. Interloqué et sûrement mal à l'aise de mon regard de fatigue sur elle, elle dit bonsoir. Je la salua d'un signe et enchaîna ce que j'avais vu tant de fois Gus faire sans l'oser moi-même.
Ecrit par Pix, à 01:23 dans la rubrique "Vie de Pix".
Mercredi (01/03/06)
Un petit air de départ
Je me réveille. Nous voilà en mars. Un sixième d'une année qui vient juste de commencer s'est déjà écoulé. Je consulte le compteur : 46 jours. Dans quarante-six petites journées, je tourne la page. Je vais vider l'appartement, quitter la province, quitter les vieilles pierres, et retourner là-haut, où les gens ont un peu plus d'argent et les jeunes des capuches ou des casquettes.
Ecrit par WiPix, à 00:10 dans la rubrique "Vie de Pix".
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