Elle m'attend, appuyée contre la porte ouverte de l'appart, l'air très aguichante. Elle me fait la tête. De cette tête qui ne va pas durer longtemps. J'ouvre, elle entre sans même dire bonjour, retire son manteau.
Je m'approche pour l'embrasser, elle tourne la tête, s'éloigne derrière le bar, se sert une vodka, en boit une gorgée, me donne le verre. Elle s'approche de moi, se penche vers moi, avec son odeur, son parfum, ses jambes, elle met le paquet. Te laisse pas faire, j'enfonce ma tête dans mes épaules Je pense de deux choses l'une, ou elle connaît pas sa force ou elle a découvert mon point faible. Je passe ma main dans ses longs cheveux blonds bouclés.
Quelques minutes plus tôt, nous étions de simples collaborateurs. Elle, à vendre ses places de ciné à 4 euros au bureau du Comité d'entreprise, moi en présentation client pour la mise en place de nouveaux process. Elle
Le caisson de basse fait vibrer le plancher, les murs et j'espère bien qu'il emmerde la voisine du dessus. Le vodka gélée tremble de froid au fond du verre bleuté posé sur la table en chêne. Dehors, il fait noir. La lumière de la rue resplendit faiblement dans le plafond. Elle me chatouille, mon pied se tend. J'envoie valser ma boisson sur la moquette.
Je dégraffe son soutien-gorge et le retire par la manche. C'est assez périlleux et peu romantique comme démarche, mais je peux ainsi voir à travers son petit haut vert. J'en ouvre doucement les boutons, écarte délicatement les deux côtés de sa tenue et rêve devant la vue qui s'offre à moi. Je l'embrasse. Pendant ce temps-là, mes mains remontent sur ses joues, remettent ses cheveux avant d'aller jouer dans son cou. puis de caresser l'intérieur de ses bras.
J'ouvre totalement son petit haut. Comme si tout ce que nous entreprenions dans la vie n'avait pour objectif que ce tendre et émouvant spectacle, plus grandiose que tout discours. Je remonte mes lèvres dans la direction inverse, attrappe ses mains, les remonte au-dessus de sa tête.
A ce moment, je lui donnerai le monde si elle le demandait. Je pense à un monospace, à des enfants, à son prénom juxtaposé à mon nom sur des alliances, sur des factures de téléphone, de gaz ou d'electricité, à toutes ces conneries que je ne vois pas dans mon projet de vie d'habitude. Partenaire pour la vie...
J'entends un téléphone qui sonne, mais je ne le vois pas. Une sonnerie familière mais pas en adéquation avec le lieu.
Je me réveille. Je me suis endormi sur mon bureau, encore. "Allo...ouais Fred... la demande de quotation !!? euh.. pas eut le temps de l'imprimer... ok je te rejoins dans 30 minutes au service Stockage."
à 22:22