Il se lève. Il la regarde. Il s'interroge. Comment fait-il pour ainsi passer d'une fille à l'autre sans aucun remord. Il s'en va avant qu'elle ne risque de se réveiller. Il rentre chez lui en métro. Une fille lui sourit, elle lui plait. Il grifonne sur une place de cinéma son prénom et son numéro. Il le lui glisse avant que les portes du wagon ne se ferment.
Avant, il pensait travailler. Il s'est vite rendu compte que ce n'était pas compatible avec sa vie de libertin. Il se dépèche. Bientôt midi. Il doit déjeuner avec une "copine". Il repasse chez lui juste le temps de se laver, se changer et écouter son répondeur. Il a bien fait. Vanessa a appelé. Elle fait parti des rares qu'il distingue de l'ensemble. De l'ensemble de fille qu'il fréquente.
Il reste vingt minutes sous l'eau à profiter du doux jet chaud. Il sort, ne met pas de gel, pas de déodorant, pas de parfum. Il attrappe juste un des vieux pantalons, une chemise du même âge, et sa paire de chaussure toute déchirée. Souvent, les gens qui le croisent pensent qu'il est étudiant. Il ne se vexe pas.
Dans la rue quelques filles l'observent. Il n'a rien de plus. Une assurance particulière ? Non. Il a juste trouver la manière d'être qui lui correspondait. Il semble détaché de tout. Ce n'est pas un genre, il l'est. Très peu de chose le préocupe. Même quand on le connait, on ne voit pas ce qui pourrait réellement déranger ce type, ou même ne pas le déranger.
Elle le fatigue. Depuis la troisième fois, elle lui explique ce qui a fait que ça n'a pas fonctionné dans son couple. Il rêve d'autre chose. Il sait que cette après-midi, il va l'embrasser. Qu'ils vont aller chez elle. Qu'il va la baiser. Il sait que ce soir, il va en rencontrer une autre, et que le processus sera le même. Plus rien ne le surprend. Au début, les baisers avaient des goûts sucrés. Maintenant, ce n'est plus qu'un moyen de subsistance. Il sent qu'il ne passera pas la journée suivante si il ne fait pas l'amour.
Pourtant tout cela l'agace. Rien ne vient le surprendre. Il rencontre des filles, les séduit toujours trop facilement, leur fait l'amour, les quitte. Il aimerait rencontrer celle qui lui resisterait. Celle qui le ferait rêver. Qui accaparerait tout son esprit. Celle qui deviendrait sa raison d'être, sa raison de vivre. Souvent, dans les soirées on l'envie. Il repart toujours avec la plus belle fille. Elles peuvent être accompagnées, c'est pareil. Lui, il ne s'envit plus.
Elle paye l'addition. Il est désolé, il a oublié son portefeuille. Ils font faire un tour dans les rues bruyantes de la capitale. Il s'arrête, la regarde, passe sa main dans ses cheveux, sur sa joue. Il cesse brusquement son geste, et reprend le pas. Elle l'attrappe, l'embrasse. Il est parvenu à ce qu'il voulait, ce n'est pas lui qui a fait le premier pas. La fille aussi pense être parvenu à ce qu'elle désirait, c'est elle qui a le pouvoir.
à 11:08