La puissance de la révolte d'un enfant dans un corps d'adulte

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Justine (1)

Il l'embrasse une dernière fois. Elle le sert dans ses bras, elle tremble. Son seul débardeur ne résiste pas au vent d'automne. Elle se recule un peu, tient sa main, s'éloigne. "Je t'aime" lui crie-t-elle malgré la distance pas si importante entre eux. Elle monte dans sa voiture. Reste un peu, cherche un cd, le met dans l'autoradio. Au moment où il commence à entendre le son au travers de la carrosserie, elle lui fait un baiser, collant ses lèvres contre la vitre. Il se surprend à secouer la main en l'air quand sa Twingo commence à avancer. Il a l'air un peu bête.

Il rentre, se pose devant la télé et tombe sur le dernier grand prix de la saison de formule un. Arrivée dans dix tours, elle est partie au bon moment. Il regrette un peu son départ, mais va pouvoir un peu profiter pour voir d'autres personnes, trainer devant des films en bouffant des cochonneries. C'est comme des vraies vacances. Le sourire sur les lèvres, il jubile, il l'aime. A vingt ans ce n'est pas trop tôt, se dit-il.
En deux mois les choses ont bien évolué. De leur flirte, il ne reste dorénavant que le claquement. Il est fatigué. Ils ont peu dormi cette nuit, mais si bien. Hier soir, il a pour la première fois fait l'amour avec Justine.

Elle est partie depuis à peine dix minutes quand son téléphone vibre. "Tes bras me manquent déjà, à dans six jours. Je t'aime. J'ai hâte de me reposer à nouveau sur ton épaule."
Première séparation si longue, elle n'est pas de trop. Depuis début septembre, ils se voient tous les week end. Il n'a plus trop de temps à lui. La semaine en cours, du vendredi au dimanche soir chez elle ou lui. Alors, les vacances arrivent à point. De toute manière, elle devait aller rendre visite à ses grands-parents en Alsace.

Il se réveille, atrappe son téléphone. 17h25. Il s'est encore couché trop tôt, six heures passés. Il n'a pas de message d'elle. Il se lève, va se poser dans la cuisine en attendant que le café coule.
Le petit déjeuner, café et hamburger réchauffé, ingurgité, il tente de l'appeler. Elle ne répond pas, il réessayera plus tard.

Le téléphone sonne, il se jette dessus. "Justine ? - Non, c'est maman. Comment vas-tu mon grand ? Et Justine, tas des nouvelles, elle s'amuse bien ? - Oui, tout va bien pour elle. - Ah c'est très bien. Tu sais d'ailleurs que ton frère"...
Il n'écoute déjà plus. Trois jours se sont écoulés sans nouvelles d'elle. Il commence à lui en vouloir, à se réveiller au milieu de la nuit. Il n'a pas de réponse à ses sms ni à ses appels.
La communication avec sa mère raccrochée, il tente de joindre Justine. La fille de pute à l'autre bout lui explique que le répondeur de son correspondant est saturé. "gnagnagnagna" Le téléphone traverse la pièce, rebondit contre la commode, l'écran se fend en deux laissant s'écouler le liquide entre les deux vitres. Hier encore, il avait de la tonalité au moins. Il tente à son appart, sans succès.
Il se pose alors dans le canapé, allume la télé, la reteint et se met à rêver sur des affaires de Justine posés dans un coin de la pièce. Il adore son tailleur bleu.

Il décroche le téléphone sur le bord de la table et compose le numéro de Leatitia. C'est sa meilleure amie. Il a rencontré Justine a une soirée étudiante de classe prépa où elle l'avait amené. Elles sont toutes les deux très proches, passe leur journée dans les même cours.
Il expose l'absence de nouvelles, ce dont il lui en veut et compte sur Justine pour tout lui dire. Elle n'est au courant de rien, n'a pas parlé à Justine depuis le début des vacances, mais va essayer de l'appeler. Elle l'embrasse et raccroche. Dix minutes plus tard, la sonnerie débile du téléphone sort Adrien de ses rêves. C'est leatitia, elle n'est pas non plus parvenue à la joindre. Elle va se renseigner autour d'elle.

(à suivre)

Ecrit par Pix, le Samedi 31 Décembre 2005, 05:02 dans la rubrique "Vie de Pix".

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Commentaires :

paranoia

31-12-05
à 15:53

ah quand on est accro...