La puissance de la révolte d'un enfant dans un corps d'adulte

Elle m'attend, appuyée contre la porte ouverte de l'appart, l'air très aguichante. Elle me fait la tête. De cette tête qui ne va pas durer longtemps. J'ouvre, elle entre sans même dire bonjour, retire son manteau.

Les dossiers pour les licences, pour les écoles, les horribles pages avec l'avis des profs, mes notes de bac, mes notes de lycée, mes notes DUT ne sont plus rangés maintenant. Je suis gavés. Je fais une première pliure au milieu, puis je ramène les diagonales des deux côtés. L'avion traverse la pièce, le chat se fait plaisir de l'attrapper et de déchiquetter sa proie. Je déchiffre inseec sur le papier. Zut, je n'irais pas. Pas grave, il demandait 140 € pour le concours.
Je menace les dossiers "y'en a encore un à la con qui veut une lettre de motivation stupide ?". Plus aucun ne bronche. Ils ne font plus les malins. Les feuilles sont sages.

Je suis revenu deux ans plus tard pour trouver un champ de ruine.
Le Joueb n'est plus le grand monde du blog que je connaissais. La communauté a perdu de sa vigueur.
Le rythme de publication de nouveau texte est au ralenti. La diversification de l'entreprise Biz a engendré un lent décès de la filiale non entretenue Joueb.

Je regarde sa bagnole. Je n'arrive toujours pas à me remettre du numéro qui a changé sur la plaque. Inconsciement, je détourne les yeux, ce n'est pas la bonne voiture. Et puis je me souviens, il me revient à l'esprit comme une boule dans la gorge qu'il a fait son choix. Je file alors un coup de pied au pneu, mélancolique du temps qui passe.
De la même manière que le numéro sur la plaque de sa bagnole a changé, beaucoup de choses ne sont donc plus comme avant. Je me souviens des soirées cinéma avec lui le samedi soir dans cette petite ville de province en région parisienne, des soirée Ally McBeal dans sa chambre, quand il était toujours il y a plus longtemps encore chez les parents, le jeudi soir .

J'ai fermé de manière fort séche ma page
Celle-ci était devenu un espace fort bordélique. Ma vie se mélangeait à celle de Pix, mes textes d'invention était moins lu que mes coup de gueule et ressentiments sur ma vie.
J'ai aujourd'hui un nouveau blog. Un blog qui est mon journal.

Surchaegé par le bac, je n'ai pas le temps de continuer Pix. Malgré tout, cet espace reste un espace que je chérie. Et dès la fin du bac, je m'engage à réouvrir La puissance de la révolte d'un enfant dans un corps d'adulte. A en trouvr une nouvelle présentation, à y écrire des textes encore mieux. A consacrer du temps à ce lieu que j'affectionne tout particulièrement.

Merci.

PIX, contact : rubrique écrire un article.