Il court, il accélère, évite d'autres personnes, change de direction. Il s'engage vers l'escalator, y voit le monde, choisit l'escalier. A chaque marche il remue, s'exécute de manière admirable et émouvante. Chacun de ses pas est un plaisir.
Il s'engage sur les tapis roulant, accélère, dépasse les autres. Décidément, il est très pressé aujourd'hui, il bouscule même les gens, doucement. Il heurte une main, la vue de ce contact m'émeut. Il arrive juste à temps, l'alerte de fermeture des portes retentit.
Le petit cul donne une impulsion et saute dans le métro. Il s'offre maintenant aux regards de ses voisins de métro, pour le plaisir de tous, surtout celui de ceux assis, dont maintenant je fais partis.
C'est le moment heureux de ma journée. Le train est triste, le quai de la gare gris. Les bureaux sont chiants et le boulot pas très intéressant. Mais quand le matin et le soir, je suis ces petits culs, j'exulte. Ces petits culs, j'aurais pu les appeler filles, mais pourquoi s'embêter avec les mots, pourquoi enjoliver ce qui est essentiel. Alors nous en resterons à petit cul. Ces petits culs se promènent partout, ils n'attendant qu'une chose, espérer que l'on les remarque. Je suis là pour ça. Si on me demandait ma passion, je dirais bien suiveur de petit cul.
Tout commence à la descente du train, et cela pendant quelques 9 minutes jusqu'au quai du métro. Pour beaucoup, je regarde mes chaussures, pour d'autres les publicités, mais seuls quelques experts dont les petits culs ont donné un sens à leur vie, peuvent se rendre compte de cette occupation que j'exerce à chaque instant de la journée dès que je le peux, et qui devient jubilatoire dans les zones où la concentration en petit cul est la plus forte, les couloirs de métro aux heures de pointes par exemple.
Le petit cul, debout, se tient maintenant à la barre. Il n'y a pas de place, le métro est boudé. Le petit cul me jette un coup d'oeil, très coquin, il a remarqué que je l'observais. Je baisse les yeux. Le petit cul est envelloppé dans un joli petit jean mi-moulant bleu et délavé. Les ourlets sont retournés et recouvre une joli petite paire de chaussures noires, pas mal. Au-dessus un fin pull noir charme de pointants petits seins, l'ensemble recouvert par une petite veste cintrée donnant une allure bohème à l'ensemble. Le petit cul sourit légèrement. Le métro se vide, il prend une place. Le joli petit cul n'a pas qu'un joli petit cul, il a aussi un joli minoi. Je jette quelques coups d'oeil au regard du petit cul. Le petit cul fait le timide mais fait de même.
Dans quelques instants le petit cul relévera plus souvent et longuement les yeux, espérant que je le remarque. Il souriera, d'un air gêné mais joyeux. Un peu embêté, je lui proposerais de se soulager de sa confusion en me donnant son numéro.
C'est le principe du métro. Il y a des dizaines de petits culs qui ne rêvent qu'à passer devant vos yeux pour vous donner leur numéro. Ils se promènent, perdus ainsi, au milieu du décor moche, chargés d'horribles choses et d'affreux gens.
à 22:33