La puissance de la révolte d'un enfant dans un corps d'adulte

Le caleçon et l'écharpe offerte pour mon anniversaire, la peluche qu'elle m'a confié pour que je me sente plus fort, l'huile de massage acheté pour avec elle, la bouteille de shampoing qu'elle m'a donné, les deux ou trois courriers qu'elle m'a envoyé, cette photo qu'elle m'a donné. Tout cela est maintenant dans ce carton. Ce carton trop grand - celui de mon imprimante - sûrement pour me faire comprendre, encore, que cette histoire n'a pas duré très longtemps, et que de la même manière qu'il n'en reste pas grand chose, il est normal qu'elle n'ait déjà plus de sentiments.

Un clip de Daniel Powter passe à la télé, je pense à Brest, à sa petite soeur. Mon portable s'allume, je vois sa photo. Pas l'envie, pas le courage de la changer... pour y metre quoi ? Mon fond d'écran est revenu identique à il y a 6 mois... ma vieille t^te toute triste... Des draps plié dans un coin de l'appartement dans lesquels nous avons dormi et partagé notre amour... notre amour qui valait si peu à ses yeux. Un livre, un cadeau de sa mère. Un paquet de mouchoir qu'elle avait acheté et laissé là... Du Bénabar, du Miossec, pour mieux me rappeler Brest...
Pourquoi s'attacher, pourquoi, s'attache-t-on ? ¨Pourquoi tenter ces choses qui, nous le savons, à l'arrivée nous ferons souffrir. Comment des premiers instants, des premiers jours, semaines où l'on ne songe qu'à la perfection, cela se transforme en cette boue épaisse, en cette engrenage enroué de la fin ?

Un retard, une voiture stationné, les warning, une auto grise, cette gare parisienne, un fast-food. Uen rencontre, des yeux posés sur moi pendant 40 kms, la peur de la panne, la tête en l'air. Des verres, Superflu, du malibu, une approche lente. Etre repousser, comme si tout avait dû s'arrêter là. Un calin, la douceur, la chaleur, le plaisir, le bonheur, les baisers, les caresses... Un nuit ensemble, un mal de dos, des baisers, un sourire, des regards, le bleu brillant, des caresses, des approches, la nudité, la beauté...
JE pourrais en écrire des pages, en oubliant des milliers. Tous ces lieux, ces instants, ces mots, ces références qui nous ont fait, puis détruit. Toutes ces moments avec elle, tout ces moments sans elle qui lui furent consacrés...
Tout ces lieux découverts, ces lieux repartagés... ces instants, ces gestes...
Une liste de ville, de lieux... le souffle de sa voix posé dans ces espaces, gravé là comme par insousciance... l'insouscience d'imaginer que jamais cela ne s'arrêtera...
L'envie, le besoin de mettre sous clef tout ces lieux, de changer les choses, de changer d'horizon...

Me relire, sentir la larme qui coule...
Puis une autre...
La vue soudaint s'obscurcit,
Tout devient flou,
Le coeur trinque,
La tête se vide.

Le sourire dans les larmes, les larmes dans le rire.