La grande casse.
Le punch frais me coule dans la bouche. Le feu me brûle les pieds. Les caresses de Gaelle sur mon visage éveillent tous mes sens. Le sable me rentre dans le caleçon et encrasse mon portable. Je jette un oeil à ma droite, vois la main de Delphine tendue, je fais tourner la bouteille. De l'autre côté le feu m'éblouis et m'empêche de distinguer ce qui se passe sur la plage à plus de deux mètres de moi. J'aperçois quand même les reflets sur la mer. Je distingue aussi l'île de Ré, cette ligne de lumière de l'autre côté de cette frontière aquatique. D'un côté de l'île de Ré, la courbe du pont et le bout du continent, de l'autre le phare des Baleines qui me fait de l'oeil à chacun de ses tours comme un bateau échoué qui enverrait des messages en morse. Et encore un peu plus à droite, le phare des Baléneaux, à peine visible, réservé au connaisseur, dont je fais parti. Le crépitement du feu de palettes se lie à la guitare de Pierre.
à 01:08