"Mais que fais la vie ?" En écoutant Vanessa Paradis, je n'aurais jamais cru qu'elle aurait tant raison. Même si je préférerais m'interroger sur 'où va la vie'.
Une semaine de retour de vacances. Une semaine longue, très longue, vraiment trop longue. Des heures à parler avec elle. Des heures à essayer de comprendre, de lui fair comprendre. A l'accepter, lui dans sa vie. A accepter de comprendre que aujourd'hui, ce soit lui qui l'embrasse, lui qui lui caresse la poitrine. Que bientot, ils partiront ensembles en vacances, partageront tout ce que j'ai partagé avec elle. Il lui fera l'amour, elle lui demandera de rester en elle. Je suis là pour elle, mais ce n'est pas de moi qu'elle veut.
Fin de semaine, oubli d'idée, s'oublier, se faire oublier. Tout comprendre en voyant cet ado.
Se rendre compte que d'autres ont fait leur place avant nous. Que beaucoup ont compris le système. J'ai l'impression que vivre c'est jouer un rôle, être dans un jeu de rôle. Même en amour, même dans la relation amoureuse. Cette sensation que le but c'est de baiser l'autre avant qu'il ne vous baise. Qu'il faut faire abstraction de ce qu'on ressend pour faire souffrir l'autre avant qu'il puisse nous faire souffrir. Avoir le dernier mot.
Je comprends tout en le regardant. Il faut s'attacher pour profiter mais pas pour en souffrir. Il faut donner la sensation de s'attacher, se le faire croire, mais savoir s'en détacher, savoir quand il le faut.
S'interroger sur le fait d'être un éternel perdant. Perdre sa volonté d'autonomie pour satisfaire à des besoins de socialisation. Quelqu'un m'a dit que devenir adulte était dur. Que passer de l'enfance à l'âge adulte était une tâche hardu. Je comprends la signification de ces mots aujourd'hui. Car aujourd'hui encore, j'ai compris quelque chose. Que pour être intégré, et donc plaire, il faut suivre les rails la société.
En ai-je vraiment envie ? Oui. J'ai envie de pouvoir avoir le choix. De ne plus sortir avec celle qui veut de moi. De ne plus regretter la fille avec qui je suis. De ne pas rêver d'une autre en étant dans ses bras. Je veux pouvoir respecter la femme que j'aime pour ce qu'elle est, et non pour ce que je voudrais qu'elle soit. Je ne veux pas passer un an à me plaindre d'elle, pour comprendre après que c'était le seul atout dans ma vie. Un atout qui comme tout le reste, malgré tout me dégoutait, m'ennervait et m'exaspérait. Je ne veux rien à avoir à regretter en l'aimant. C'est compliqué.
Ne suis-je pas juste en train de me prendre la tête ? Ne voudrais-je pas juste voir en moi quelqu'un de différents ? Celui qui réussi avec les mots, avec les idées, celui qui va aller faire une grande école, ou qui est très bon dans le scientifique. Ne voudrais-je pas être ce surfeur ou skatteur que tant de fois j'ai critiqué ? Ne voudrais-je pas tout simplement être celui qui sait parler d'autre chose à sa copine que de voiture, de vélo ou d'ordinateur ? Celui qui sait intégrée toute conversation. Celui qui connait plein de choses, qui sait faire rire ou partager quelque chose. Etre autre chose que cet affreux matérialiste. Ne voudrais-je pas être un artiste ?
Je le voudrais, mais malheureusement est de constater que je ne suis pas cette homme. Que si je m'y abrite, c'est que je ne veux pas être celui que je suis. Alors, je m'abrite en un autre, en un rêve dans un mensonge à moi-même, parfois partagé aux autres. Comme pour ce devoir de philo, je n'ai pas le courage de chercher. Comme pour cette vie que je rêverais d'avoir, je me sens déjà largué et perdu. J'ai laissé passé le coche et le tout est de constater que je ne sais rien faire d'autres que de me plaindre de cela dans des textes, plutôt qu'à tenter d'inverser la tendance.
Alors, crois-tu que ce pourrait être moi avec qui tu resterais sur ce banc, dans ce parc, discuter trois heures. Plus le temps passe, plus l'espoir de cela s'éloigne.
Je crois que en une semaine, j'ai appris beaucoup de choses. Je sais en tout cas pour qui je vais voter aux élections régionales. Ca vous fait pas peur après avoir lu ça de vous dire que je vote ?
à 13:52