Je me sens perdu, je regarde autour de moi. Ce monde ne ressemble pas au mieux. En ai-je un au moins ? Je regarde plus attentivement. Pas de barres en bétons, pas de briques, pas de tours ? Il y a de la verdure, de jolies petites maisons, des vieilles pierres... l'ensemble de cet univers semble... Trop propre ?
Le clash réside dans la tronche de tout ces petites tarés fils de bourgeois. Comme si Tchernobyl avait atteint plus leur bled de pétés de tunes provinciaux en région parisienne que les villes voisines. Je suis entouré de gothics, de rockeurs musicos, de pseudo bohême. Tout les styles des "tribus jeunes" décrites par le Nouvel Obs sont là, sauf les plus classiques. Un espèce de grand nid à con qui ont peur de s'embêter dans leur monde anti-prolo et donc s'occupe en remplaçant le nez rouge qu'ils ont oublié à la maison par une multitude de petites étoiles toutes bien différentes les unes des autres afin d'appartenir à une convenance (ou mouvance) si peu original qu'elle contredit surtout le classicisme.
Nulle part ne réside une personne habillée normalement, je cherche du Célio... et à mon grand étonnement, je pleure de n'en voir !
Ma tête tourne, je suis saoul de toute cette connerie, je comprends et prends conscience, enfin, en voyant ces jeunes petits blancs, tous plus blancs les uns que les autres, faire du hip-hop sur scène avec un fond sonore de RnB et rap que parmi les centaines de personnes présentes dans la place, il n'y a pas le moindre black ou le moindre beur. Un peu comme si ce monde était obligé de s'imaginer et se créer une diversité afin de satisfaire à cette absence de fléau de notre époque issu de l'immigration, cette immigration qu'ils ont fuit en venant s'enfermer dans ce ghetto de bric-à-brac culturel, français et riche. Pourtant à quelques dizaine de kilomètres, les ghettos existent, la précarité est quotidienne et la pauvreté est unanime.
